Le vocabulaire des Tunisiens sur Facebook : étude des réactions des facebookers aux attentats terroristes en Tunisie et en Belgique (mars 2016)

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El vocabulario de los tunecinos en Facebook: estudio de las reacciones de los usuarios de Facebook tras los ataques terroristas en Túnez y en Belgica (marzo de 2016)
Author/s
Saidani, HelaDate
2022-02-16Department
Filología Francesa e InglesaAbstract
La présente étude cherche à caractériser les discours produits par des facebookers probablement tunisiens suite aux attentats terroristes[1] en Tunisie et en Belgique en mars 2016 sur la page officielle de la radio tunisienne du réseau social Facebook, Shems FM. Ces énoncés sont produits en trois langues (arabe tunisien, arabe standard et français standard).
Les objectifs de cette thèse consistent en l’étude des productions langagières apparemment spontanées des facebookers tunisiens et en l’étude du phénomène de la réaction[2] à chaud[3] sur Facebook afin d’étudier un processus que nous pourrions caractériser et qui se déroulerait comme suit : 1- État d’ignorance ou d’ahurissement ; 2- Prise de conscience de l’événement ; 3- Production du premier énoncé compatissant / haineux ; 4- Enchaînement d’énoncés compatissants/haineux. Afin de mieux caractériser ce processus, il est nécessaire de reconsidérer les discours produits par les facebookers tunisiens qui ne devraient pas être entendus en dehors de la situation d’énonciation. L’étude longitudinale de certaines variables que nous nous proposons de dégager fait également partie des objectifs que nous nous sommes fixés, ce qui peut nous permettre d’étudier la ou les raisons de certains emplois adoptés par ces facebookers, et ce, à des moments précis de la journée et non pas à d’autres, toujours en réaction aux nouvelles des attentats terroristes en Tunisie et en Belgique.
Les discours haineux, qui représentent l’objet majeur de cette étude, pourraient se manifester au moyen d’énoncés qui comportent un vocabulaire relativement et/ou entièrement compatissant, ou, en tout cas, avec un vocabulaire qui ne relève pas spécifiquement du champ lexico-sémantique de la haine. Ce phénomène langagier serait pour nous une forme de discours susceptible d’être étudiée et analysée étant donné que Facebook laisse des traces observables de toute activité effectuée. Quantité d’études sont réalisées sur le discours politique (Delmas, 2012 ; Chaabani, 2017 ; Mangon, 2019 ; Perrez et al., 2019 ; etc.) [4], le discours journalistique (Charaudeau, 2006 ; Adam et al., 2001 ; Chaput, 2019 ; etc.), etc., qui sont traçables, mais ne semblent pas avoir beaucoup d'importance pour les spécialistes du langage, particulièrement en ce qui concerne les ‘énoncés réactifs spontanés’ des personnes ordinaires. Maintenant, grâce à Internet qui permet à tout le monde de s’exprimer, il serait intéressant d’étudier le discours d’une communauté linguistique qui ne s’exprimait que dans les rues, les transports publics, les cafés, etc., et surtout, qui ne s’exprimait pas librement. Nous signalons qu’avant 2011, surtout sous le gouvernement de Zine El Abidine BEN ALI[5] (désormais ZABA), l’opinion publique était dans une inhibition totale. Les Tunisiens n’avaient ni le droit de parler politique ni le droit d’accéder aux informations intégrales qui concernent le pays. Facebook n’est entré en Tunisie qu’en 2006, soit deux ans après son lancement, et certains sites Internet comme Youtube, par exemple, n’étaient pas accessibles et affichaient le fameux message « 404 not found », « erreur 404 » ou encore « Ammar 404 », message qui a fait l’objet de beaucoup d’articles nationaux et internationaux (Lecomte, 2011, 2013a, 2013b ; Roger, 2013 ; etc.). Ce n’est qu’au lendemain de la révolution de 2011 que la démocratisation d’Internet en Tunisie a commencé à voir le jour.
Par ailleurs, nous nous proposons de vérifier si c’est l’attentat terroriste qui a fait émerger les multiples réactions des facebookers tunisiens ou si c’est l’information même, une fois convertie en un événement discursif [6] (Moirand, 2007 et 2014) et résultant d’un événement douloureux, qui a fait naître ces réactions et, particulièrement, les discours haineux. Nous nous proposons d’examiner également s’il existe des énoncés qui influent sur d’autres ou bien il n’existe aucune influence vis-à-vis de l’intention de chaque facebooker.
Enfin, nous projetons de vérifier si les énoncés produits, bien qu’isolés les uns des autres, relèvent d’une conversation ou bien d’une chaîne de discours qui se manifeste aussi bien par rapport à l’événement de l’attentat terroriste qu’éventuellement par rapport à d’autres événements antérieurs et/ou postérieurs dont les commentaires sont déjà là.
[1] Tout au long de ce travail, nous utilisons indifféremment les termes « attentat terroriste », « attaque terroriste », « acte terroriste », « acte criminel », « événement douloureux », etc. et nous ne prétendons pas distinguer terrorisme, crime et coup d’État.
[2] Dans ce travail, nous entendons par « réaction » toute production langagière répondant à un événement (discursif) antérieur et/ou postérieur.
[3] Nous entendons par « réaction à chaud » toute production langagière (tout commentaire) produite sur les publications de la page Facebook Shems FM à propos des attentats terroristes les 07 et 22 mars 2016.
[4] Nous avons choisi ce système de référenciation à la source (Auteur, année) / (Auteur, année : page) / (Auteur, année [date originale]) / (Auteur, année [date originale] : page) / (Auteur, idem) / (Auteur, idem : page) / (Auteur, ibidem) / (Auteur, ibidem : page) / (Auteur, année, Op. Cit.) / (Auteur, Op. Cit.) / (Auteur, Op. Cit. : page) que nous adoptons tout au long de ce travail.
[5] Zine El Abidine Ben Ali (1936-2019) est le deuxième président de la République tunisienne (1987-2011).
[6] Nous tenons à signaler que le présent travail traite des deux phases précédant ce que Calabrese (2017) appelle événement de réception, qui est le résultat de l’événement discursif et de la réaction des publics. Nuestro estudio busca caracterizar los discursos producidos por los usuarios tunecinos en 2016 en la página oficial de radio tunecina de la red social Facebook, Shems FM tras los ataques terroristas[1] en Túnez y Bélgica en marzo. Estas declaraciones son producidas en tres idiomas (árabe tunecino, árabe estándar y francés estándar).
Los objetivos de esta tesis consisten en el estudio de las producciones lingüísticas aparentemente espontáneas de los facebookers tunecinos y en el estudio del fenómeno de la reacción[2] en caliente[3] en Facebook con el fin de estudiar un proceso que pretendemos caracterizar, en cual se desarrollaría de la siguiente manera: 1- Estado de ignorancia o desconcierto; 2- Toma de conciencia del evento; 3- Producción del primer discurso de compasión / odio; 4- Encadenamiento de discursos de compasión / odio. Para caracterizar mejor este proceso, es necesario reconsiderar los discursos producidos por los facebookers tunecinos, comentarios que no deberían ser entendidos fuera de la situación de enunciación. El estudio longitudinal de determinadas variables que nos proponemos identificar forma también parte de los objetivos que nos hemos fijado, lo que nos puede permitir estudiar el/los motivo(s) de ciertas utilizaciones adoptadas por estos facebookers en momentos puntuales del día y no a otros, siempre en respuesta a la noticia de los ataques terroristas en Túnez y Bélgica.
El discurso de odio, que es el objeto principal de este estudio, podría expresarse a través de declaraciones que incluyen un vocabulario relativamente o completamente compasivo, o, en cualquier caso, con un vocabulario no específicamente del campo léxico-semántico del odio. Este fenómeno del lenguaje sería para nosotros una nueva forma de discurso que se puede estudiar y analizar, ya que Facebook es un lugar donde toda actividad deja trazas observables de cada actividad realizada. Se han realizado muchos estudios sobre el discurso político (Delmas, 2012; Chaabani, 2017; Mangon, 2019; Perrez et al., 2019; etc.) [4], el discurso periodístico (Charaudeau, 2006; Adam et al., 2001; Chaput, 2019; etc.), etc. que son trazables, pero las producciones lingüísticas, especialmente las declaraciones reactivas espontáneas de la gente común, no parecen tener mucha importancia para especialistas del lenguaje. Actualmente, gracias a Internet que permite que todos se expresen, sería interesante estudiar el discurso de una comunidad lingüística que hablaba principalmente en las calles, el transporte público, los cafés, etc. y, sobre todo, que no hablaba libremente. Observamos que antes de 2011, especialmente bajo el gobierno de Zine El Abidine Ben Ali[5] (De ahora en adelante ZABA), la opinión pública estaba sujeta a una inhibición total. Los tunecinos no tenían derecho a hablar política ni a acceder a las informaciones integrales sobre el país. Facebook no entró en Túnez sino dos años después de su lanzamiento y la mayoría de los sitios Web como Youtube, por ejemplo, no eran accesibles y mostraban el famoso mensaje "404 not found", "error 404" o "Ammar 404", mensaje que ha sido objeto de numerosos artículos nacionales e internacionales (Lecomte, 2011, 2013a, 2013b; Roger, 2013; etc.). Fue solo después de la Revolución de 2011 que la democratización de Internet en Túnez ha comenzado a extenderse más o menos rápidamente.
Además, nos proponemos comprobar si es el ataque terrorista el que hizo surgir las múltiples reacciones de los facebookers tunecinos o si es la propria información, una vez convertida en un evento discursivo[6] [7] (Moirand, 2007 y 2014) y resultado de un acontecimiento doloroso, lo que dio lugar a estas reacciones y, en particular, al discurso de odio. También nos proponemos examinar si existen discursos que influyen sobre otros o si, al contrario, no hay influencia en la intención de cada usuario de Facebook.
Finalmente, planeamos verificar si los discursos producidos, aunque aislados los unos de los otros, forman parte de una conversación o bien de una cadena de discurso que se manifiesta tanto en relación con el ataque terrorista como tal vez con otros eventos anteriores y/o posteriores.
[1] A lo largo de este trabajo, usamos indistintamente los términos "bombardero terrorista", "ataque terrorista", "acto terrorista", "acto criminal", " acontecimiento doloroso", etc. y no pretendemos distinguir terrorismo, crimen y golpe de Estado.
[2] En este trabajo, entendemos por "reacción" cualquier producción discursiva que responda a un acontecimiento (discursivo) previo.
[3] Por "reacción en caliente" nos referimos a cualquier producción discursiva (cualquier comentario) producida tras las publicaciones de la página de Facebook Shems FM sobre los ataques terroristas.
[4] Hemos elegido este sistema de referencia en la fuente (Autor, año) / (Autor, año: página) / (Autor, año [fecha original]) / (Autor, año [fecha original]: página) / (Autor, ídem) / (Autor, ídem: página) / (Autor, ibidem) / (Autor, ibidem: página) / (Autor, año, Op. Cit.) / (Autor, Op. Cit.) / (Autor, Op. Cit.: página), etc. que adoptamos a lo largo de este trabajo.
[5] Zine El Abidine Ben Ali (1936-2019) es el segundo presidente de la República de Túnez (1987-2011).
[6] La traducción es nuestra.
[7] Queremos señalar que este trabajo aborda las dos fases que preceden a lo que Calabrese (2017) denomina evento de recepción (la traducción de este término es nuestra), que es el resultado del evento discursivo y la reacción de las audiencias.
Subjects
réseaux sociaux; technocorpus; discours numérique; situation de communication; situation d’énonciation; contagion émotionnelle technodiscursive; technodiscours de surenchèreCollections
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